Cinq axes pour atteindre la neutralité carbone
L'industrie cimentière belge dévoile son rapport environnemental 2022

Le ciment est l’ingrédient essentiel de la construction. L’édition 2022 du rapport environnemental de FEBELCEM détaille les démarches concrètes entreprises par l’Industrie Cimentière Belge en matière de respect de l’environnement et de réduction de son empreinte carbone, en droite ligne avec les objectifs européens de neutralité carbone à l’horizon 2050.


Au cœur de l’économie circulaire, les cimentiers belges réalisent le co-processing des déchets, à savoir le recyclage des minéraux simultanément à la valorisation énergétique de la partie combustible, qui permet de produire un bien, le ciment, en combinant l’économie circulaire à la réduction des émissions de CO2.

Hervé Camerlynck, CEO de la Fédération de l'Industrie Belge du Ciment (FEBELCEM), souligne « Ce rapport Environnemental 2022 présente une compilation représentative des démarches concrètes réalisées par notre industrie et permet de mieux connaître et d’objectiver l’engagement des cimentiers belges en matière d’environnement. »

La Roadmap 2050 du ciment et du béton, un engagement autour de cinq grands axes

Afin d’atteindre ses objectifs climatiques, en droite ligne avec les objectifs européens de neutralité carbone, en 2021, FEBELCEM présentait sa stratégie « Roadmap 2050 du Ciment et du Béton ». Aujourd’hui plus que jamais, cinq grands axes structurent et jouent le rôle de fil conducteur des activités de l’industrie cimentière. Symbolisés par les cinq « C », ces 5 leviers peuvent se décrire comme suit : 

- Clinker : ce levier représente les actions entreprises au niveau des fours, allant de l’efficacité énergétique à l’utilisation de matières premières décarbonatées en passant par le co-processing des déchets ; 

- Ciment : en tant qu’ingrédient essentiel de la construction, l’intensité carbone du ciment fabriqué en Belgique a baissé d’environ 29% entre 1990 et 2018, lui conférant une empreinte carbone parmi les plus faibles au monde. La volonté est de poursuivre cette évolution positive notamment grâce au développement de nouveaux ciments ;

- Béton : le ciment n’est finalement qu’un élément intermédiaire qui compose un matériau de construction essentiel et indispensable : le béton. Il répond à des critères de qualité très stricts, lesquels seront encore affinés grâce à la digitalisation ; 

- Construction : c’est la transformation de toute la chaine de valeur de la construction qui est requise, en impliquant l’ensemble de ses acteurs : des maîtres d’ouvrages aux entrepreneurs, en passant par les architectes, les producteurs de matériaux et les autorités publiques.

- (Re)Carbonatation : phénomène reconnu dans le 6ème rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat – IPCC Sixth Assessment Report (2021)), les ouvrages en béton réabsorbent naturellement une partie du CO2 de l’atmosphère. Certains projets consistent à accélérer ce phénomène en soumettant des déchets de construction à des flux concentrés de CO2 et, en outre, cela améliore la qualité des granulats recyclés.

Objectif “net zéro” et emplois locaux : concilier défi climatique et économie

L’élément central de l’engagement de l’industrie cimentière est l’objectif de neutralité carbone (Net zéro) à l’horizon 2050. Les membres de FEBELCEM s’y engagent pleinement à l’heure où le défi climatique appelle à la relocalisation de l’emploi et de l’activité économique. Sans ciment, il n’y a ni construction, ni emploi. Il convient à cet égard de souligner qu’en aval du millier de postes que l’industrie cimentière génère, se trouvent près de 10.000 emplois directs au sein de l’industrie du béton, et bien plus encore dans la construction. Ce tissu économique est composé essentiellement de PME et d’Indépendants.

Les accords de branche en Wallonie et la certification de ses activités : l’industrie cimentière aux côtés des autorités publiques 

Les cimentiers belges ont la volonté de maîtriser en tous points leur impact sur l’environnement. La mise en place de systèmes de gestion environnementale, la tenue systématique de comités d’accompagnement et le respect strict des permis d’environnement traduisent la volonté de s’engager sur le long terme dans une politique industrielle, prenant en compte l’ensemble de ses impacts environnementaux. 
Depuis 2004, ces engagements se traduisent notamment par la conclusion, sur base volontaire, d’un “Accord de branche ciment” avec la Wallonie, sous la forme d’une convention environnementale, destiné à respecter des objectifs de réduction des émissions de CO2 et d’amélioration de l’efficacité énergétique. Entre 1999 et 2012, l’industrie cimentière s’était engagée à réduire ces émissions de gaz à effet de serre de 9,5%. Objectif plus qu’atteint avec une réduction de 18,8% sur cette même période. L’engagement a été renouvelé en 2013 et prolongé en 2019 dans le but de réduire de 18,1% les émissions de CO2 entre 2005 et 2023.

Symbiose industrielle.... 

Le secteur cimentier consomme des quantités importantes de ressources minérales et énergétiques pour la fabrication du ciment. Les caractéristiques spécifiques du procédé cimentier et le caractère non renouvelable des ressources primaires ont conduit l’industrie à développer et à privilégier l’utilisation de matières secondaires et de combustibles alternatifs tout en garantissant les qualités techniques des produits. 

Grâce à l’économie circulaire et au “co-processing”, l’industrie cimentière répond pleinement aux objectifs d’indépendance énergétique et de recyclage de déchets au travers de la valorisation de combustibles de substitution. Ce processus diminue le recours aux combustibles fossiles classiques, récupère l’énergie et les matières minérales contenues dans ces déchets, et ce de façon simultanée, leur donnant une seconde vie au lieu d’être incinérés ou mis en décharge.

... et biodiversité : l’utilisation rationnelle des ressources

Qui dit neutralité carbone, dit également respect de la biodiversité. La production de ciment a toujours été intimement liée à la disponibilité de sa matière première principale : le calcaire. Les cimenteries sont localisées typiquement à proximité directe des carrières d’extraction de ce calcaire. Une priorité essentielle pour l’industrie cimentière est de protéger et de préserver les riches écosystèmes qui prospèrent dans et aux alentours de ses carrières. 

Concrètement

Les projets ne manquent pas et demandent le soutien de tous pour accomplir leur développement : citoyens, emplois locaux, décideurs politiques, ... 
Mentionnons à cet égard le projet « Go4Zero » de l’entreprise Holcim, basée à Obourg (Mons), qui ambitionne le remplacement de ses deux fours par une toute nouvelle technologie en « voie sèche ». Holcim a l’intention de diminuer ses émissions de CO2 de 30% dans un premier temps avant de passer à la capture du CO2. Le projet de capture de CO2 « Anthemis » de l’entreprise CBR (Heidelberg Materials) permettra de réduire près de 97% des émissions de CO2 de son usine d’Antoing. 

A terme, la stratégie de la Roadmap 2050 permettra, selon les estimations de la Fédération et de ses membres, de réduire son empreinte carbone de 65 à 78% par rapport à l’année 1990, au-delà des 29% déjà réalisés.



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