En février, nous avons abordé les nouvelles technologies ou comment l'Intelligence Artificielle peut être au service de vos projets ?
Nous vous exposons les temps forts de ces quatre webinaires.
Webinaire 01 - Replay
Guillaume Vanhalst – Directeur Belgique chez Effixis
Jean-Philippe Blerot – Head of Digital & eCommerce projects chez Carrefour Belgium
Aujourd’hui on entend parler de ChatGPT, pourquoi ça explose désormais et qu’est-ce qui existe?
L’intelligence artificielle est arrivée courant de la 2e guerre mondiale. L’IA c’est un terme très générique qui reprend une série de techniques qui peuvent s’apparenter à de l’intelligence humaine. L’exemple de la calculatrice est une forme d’intelligence artificielle. Cependant la différence avec aujourd’hui, ce sont les infrastructures informatiques, qui impactent l’architecture des données et leur disponibilité. Dans les années 80 apparait le machine learning qui permet de faire de la prédiction et ensuite le deep learning. Finalement apparait vers 2017, les prémices de l’IA générative qui vont mener au boom que l’on connait actuellement. Les points clefs de cette évolution fulgurante sont la disponibilité des données, infrastructures IT pour le traitement et les recherches scientifiques qui aboutissent aujourd’hui sur des algorithmes d’IA qui sont super puissantes.
ChatGPT est le 1ere application d’IA accessible à tout le monde ce qui a permis de répandre rapidement ce qu’est l’IA. La version gratuite se base sur du texte et ne génère que du texte. La version payante va permettre de prendre en considération différentes sources de données et de les analyser : site internet, PDF, Excel, …
Est-ce que l’IA va nous remplacer? L’IA se base sur des données existantes et n’inventent rien. Elle va permettre d’automatiser des tâches énergivores et l’architecte va voir ses compétences augmentées et accélérées.
Au quotidien dans un bureau d’architecture, comment l’IA nous aide à apporter plus de qualité dans notre travail ? Imaginons que nous nous lançons en tant qu’architecte. Concrètement, nous pourrions utiliser Midjourney pour créer un logo. Pour générer ce logo, il va falloir guider l’intelligence artificielle pour qu’elle puisse fournir la réponse la plus qualitative possible. Cela se fait sur base d’un « prompt ». Celui-ci va devoir être le plus précis possible pour obtenir un résultat satisfaisant.
C’est dans ce prompt que l’expertise métier va prendre tout son sens pour mettre en avant l’expertise technique. Il s’agit de faire un briefing.
Le texte est un élément qui va pouvoir être affiné par l’intelligence artificielle notamment pour mettre en avant son travail et son positionnement sur un site internet. Le texte peut être remanié par l’IA en fonction de la destination du texte. Cette génération de texte peut également être utilisée pour rédiger des textes de publication sur les réseaux sociaux ou drafter une newsletter, répondre à des commentaires sur son Google my Business par exemple.
Les architectes vont également pouvoir créer rapidement un portfolio par exemple ou mettre en page une présentation de projet grâce à des outils gratuits comme Canva. Cet outil propose des modèles de mise en page adaptables en quelques clics. Des images peuvent également être générées directement depuis l’interface. Il n’y a donc déjà plus besoin de passer par un autre intermédiaire.
L’ouverture d’esprit peut passer par l’intelligence artificielle pour brainstormer et sortir des terrains battus.
Cela nous amène à la phase de conception des projets. Où en est-on aujourd’hui ? Qu’est-il déjà possible de faire?
Webinaire 2 - Replay
C’est Sylvia Dell’orco, architecte, spécialiste des outils d’IA en architecture a abordé le sujet pour nous montrer concrètement comment certains outils permettent déjà de nous aider dans la phase de conception.
Le processus que l’on suit au démarrage d’un projet est de chercher des références par exemple sur Pinterest, dans des livres, des revues, … Ces images restent détachées du contexte dans lequel notre projet précis va s’inscrire. Nous effectuons mentalement des liens pour mélanger les idées et faire émerger une solution.
« Les limites de mon langage sont les limites de mon monde » Ludwig Wittgenstein
Cela signifie que nous sommes influencés par ce que nous connaissons et qui nous limite, là où l’IA permet de lever ces barrières et ainsi de repousser nos limites individuelles et ouvrir notre imagination. Comparativement, si l’on interroge un logiciel de génération d’images s’appuyant sur de l’IA, des situations spécifiques vont être proposées sur base de notre demande précise, le prompt.
Selon Sylvia, pour générer une image qui correspond à nos attentes, le prompt doit être rédigé en décrivant les 10 éléments suivants :
- Le sujet
- Le style
- Les couleurs
- Le cadre
- Les objets
- La composition de l’image
- L’atmosphère et les émotions
- Les références spécifiques
Comme nous venons de le voir, les logiciels de génération d’images peuvent intervenir dans le processus de projet à l’étape du brainstorming. Évidemment, ces outils vont également permettre d’accélérer la phase de rendus des images en ajoutant automatiquement des lumières, des matériaux, l’ambiance sur base d’une image de départ assez basique.
Sylvia a ensuite montré concrètement l’utilisation de logiciels pertinent pour les architectes. Sylvia a commencé par une démo de Krea.ai, qui permet, à partir d’un croquis rapide, de proposer une image d’un projet plus réaliste. Ce type d’outil pourrait être utilisé lors de discussions préliminaires avec les clients.
Elle a ensuite effectué un exemple de génération d’image avec Midjourney qui a permis de se rendre compte de la rapidité pour générer une image et des itérations qui sont possibles avec le logiciel pour adapter les images à nos ambitions.
Les question et retours des participants ont mis en évidence certaines limites des outils disponibles actuellement. Nous citons notamment qu’il n’est pas encore possible de donner à un logiciel une image de contexte et de lui demander de générer des propositions de bâtiment s’inscrivant dans ce contexte précis.
A l’issue d’un sondage, il en ressort que 53% des participants disent avoir déjà utilisés de l’IA pour générer des images avec des plug-in de Sketchup ou encore des outils comme Midjourney, Krea, Dall-e, et encore bien d’autres.
L’utilisation de ce type de logiciels soulèvent de nombreuses questions juridiques. Nous avons abordé ces points lors du troisième webinaire.
Webinaire 3 - Replay
Nous nous sommes fait aider par l’IA pour générer du texte, créer des descriptifs, générer des images ou faire des rendus mais qu’en est-il de la propriété et des droits sur ces éléments ?
Philippe Laurent, avocat au barreau de Bruxelles nous a éclairé sur ce vaste sujet qui en inquiète plus d’un. Mais rassurez-vous, après avoir expliqué le cadre juridique, les textes qui sont en cours de rédaction comme l’AI Act et la direction globale que les règlementations prennent, nous sommes entrés dans le vif du sujet avec des réponses concrètes pour les architectes. Nous avons donc creusé deux questions essentielles que sont la propriété intellectuelle et les droits d’auteur.
Il a par exemple été question d’aborder la propriété intellectuelle des bases de données sur lesquelles sont entrainées les Intelligences Artificielles. Des litiges ont pour l’instant lieu, notamment aux Etats-Unis sur ce sujet. Les prochains mois et années devraient éclaircir la question.
Si l’on étudie cette fois la propriété intellectuelle sur les images générées en output, c’est-à-dire l’utilisateur d’une IA (qu’il ne l’a pas développée) qui lui demande de générer une image. Il n’y a pas de modifications législatives relatives à cette question autre que les droits d’auteur actuels. On pourrait estimer que le prompt rédigé n’est pas suffisamment original mais est de l’ordre des idées. Dès lors que le droit d’auteur ne protège pas les idées mais l’originalité ou l’empreinte de la personnalité de l’auteur, l’architecte pourrait ne pas être considéré comme auteur, n’ayant pas mis en forme l’image. Cependant, plus le prompt est précis et guide l’IA, plus on participe à l’initiative créatrice et à la mise en place d’élément originaux qui pourraient faire l’objet de droits d’auteur.
Un autre sujet croustillant était le RGPD, retenons que toutes les informations personnelles et confidentielles ne doivent pas être transmises à des IA car les données peuvent être réutilisées pour entrainer les algorithmes. Il s’agit donc de respecter les règlements de base concernant le RGPD.
Webinaire 4 - Replay
Au-delà des images, comment l’IA peut nous aider dans la gestion textuelle? Guillaume a présenté un cas d’utilisation spécifique concernant l’analyse d’un règlement de lotissement. Les capacités d'analyse de documents PDF et images ont été mentionnées. Nous avons également abordé les applications qui peuvent déjà nous servir pour enregistrer, retranscrire et résumer des échanges. Ce type d’usage est notamment intéressant pour les réunions avec les clients ou les réunions de chantier. Pour chaque résumé, l’utilisateur peut demander au logiciel de lui structurer son rapport selon une trame précise. Nous avons également discuté comment faire mention d’éléments qui sortiraient de cette structuration afin de ne pas les oublier.
Guillaume a pu partager son retour d’expérience d’un accompagnement qu’Effixis a pu réaliser pour un bureau d’architecture afin d’analyser les opportunités en fonction de leur pratique spécifique.
Envie d’aller plus loin vous aussi ? Vous vous demandez comment l’IA peut être réellement pertinente dans votre pratique ? Deux subsides sont actuellement disponibles :
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